Le Var détrône Paris en terme de réservations sur Airbnb pour les vacances de cet été
Alors que l’économie se déconfine progressivement, les Français préparent leurs vacances d’été. Et pour la 1ère fois, le Var a dépassé Paris en terme de réservations sur la plateforme américaine. Le département profite pleinement de l’engouement pour le tourisme vert et familial.
Sainte-Maxime, sur la cote varoise, a elle obtenu le label prestigieux de "station touristique classée". • © M. Meuneveaux
C’est une 1ère dont le Var peut être fier.
Depuis quelques jours, le département est classé en tête pour les réservations estivales, sur Airbnb. Devançant ainsi Paris, autrefois habituée à trôner en tête du classement des destinations les plus prisées des touristes.
Une belle surprise
« J’avoue que je suis un peu surprise ! » admet Valérie Marcy, vice-présidente de Dracénie Provence Verdon Agglomération, chargée du tourisme.
« Je savais que nous étions bien placés depuis dix jours, mais c’est une super nouvelle de voir que l’on devance la capitale ! J’ai d’excellents retours des hébergeurs qui me confirment que les réservations sont très bonnes. D’autant que cette année, nous n’avons pas l’effet « yoyo » observé l’année dernière, lorsque l’incertitude était trop grande à cause de la pandémie », poursuit l’élue, par ailleurs maire de La Motte.
L'arrière-pays varois propose une belle communion avec la nature, comme ici dans le Pays de Fayence. • © Var Tourisme
Même (bonne) surprise pour Guillaume Decard, président de Var Tourisme. « Cela fait dix ans que je suis élu, et c’est la 1ère fois que je vois ça ! C’est très encourageant pour nos commerçants, nos restaurateurs et hoteliers. Cela confirme la volonté des français de reprendre une vie normale. On l’a vu avec l’engouement pour la réouverture des terrasses !» poursuit celui qui est aussi adjoint à la culture de la ville de Saint-Raphaël.
Vague de réservations
Ce classement, établi par Airbnb sur les réservations estivales du 1er juin au 31 août, n’étonne pas vraiment Emeline Codeluppi.
Cette sommelière de métier loue depuis deux ans le Domaine Deï Luppi, un domaine provençal comprenant un mas et un cabanon, qui peut accueillir jusqu’à 13 personnes sur la commune de Plan-de-la-Tour, près du golfe de Saint-Tropez.
Un établissement haut-de gamme, qu’elle et son mari ont entièrement rénové et décoré. « Nous avons voulu garder l’authenticité du lieu, tout en lui apportant confort et modernité », explique-t-elle.
Il y a eu deux vagues de réservations : une première en avril et une deuxième depuis la fin du dernier confinement. Au point qu’il ne nous reste que quelques semaines libres, notamment en juin et en septembre !
Emeline Codeluppi.
Un afflux de demandes confirmé par de nombreux hébergeurs.
Tourisme familial, rural et loin des grandes métropoles
Cet engouement pour le Var s’explique par un goût croissant des familles pour le tourisme vert.
« En France, la part des séjour ruraux a pratiquement doublé entre l’été 2019 et l’été 2021. Une tendance particulièrement forte en France où les voyageurs étaient, avant la pandémie, déjà à la recherche de déconnexion et de séjours propices à la tranquillité » explique Airbnb dans son communiqué.
Auparavant, les séjours estivaux sur la plateforme américaine étaient majoritairement représentés par des petits groupes visitant des grandes villes.
Mais pour cet été, le type de séjour le plus populaire est le voyage en famille, loin des grandes métropoles.
L'engouement pour le tourisme vert profite aux communes de la Dracénie, comme ici à Trans-en-Provence • © M.Meuneveaux
Un phénomène hexagonal, mais aussi mondial
En 2015, les séjours en zones rurales représentaient moins de 10% des nuitées dans le monde sur Airbnb.
En 2021, ils en représentent plus du double voire le triple dans certains pays comme :
- Le Canada (43%)
- La France (45%)
- Le Royaume-Uni (48%)
- L’Australie (42%)
- Les Etats-Unis (28%).
Objectif : Se mettre au vert, et si possible au soleil. De quoi doper la fréquentation de l’arrière-pays varois, autrefois moins fréquenté que la côte azuréenne.
« C’est très bien, c’est ce sur quoi on a misé. Les gens viennent chercher chez nous une respiration. Ça veut dire qu’on est sur la bonne ligne ! » poursuit Valérie Marcy, qui espère faire de la Dracénie une terre de tourisme à part entière.
" La particularité du Var, c’est d’avoir un littoral préservé mais également un arrière-pays très vert, du Pays de Fayence jusqu’à la Provence verte ou aux gorges du Verdon. Nous sommes très complémentaires, et il y a de multiples activités possibles, c’est ce qui fait notre force! "
Guillaume Decard, président de Var Tourisme
Moins de voyageurs étrangers, plus de français
Autre évolution, l’augmentation significative de la part des touristes français dans ces réservations, au détriment des voyageurs étrangers.
Cette année, les Français devraient être plus nombreux que les étrangers à profiter des piscines varoises. • © Domaine Deï Luppi - Baalt(c)
« L’an dernier, nous avions eu 99% de Français, voire presque uniquement des Parisiens. Cette année, c’est encore le cas, même si on constate un retour timide des Belges, des Anglais et des Allemands par exemple », constate Emeline Codeluppi.
Une tendance qui pourrait cependant s’inverser lorsque les touristes venus d’Asie ou d’Amérique du Nord seront de retour.
Eux qui plébiscitent la capitale se convertiront ils bientôt eux aussi aux charmes de la Provence ?
Réponse dans quelques mois.